Deux thèmes de recherche structurent les projets scientifiques de cet axe :
L’analyse des transformations contemporaines du travail.
L’analyse de l’évolution des significations imaginaires contemporaines
Cet axe est actuellement porté par l’équipe constituant le Laboratoire de Changement
Social : http://lcs.univ-paris-diderot.fr
L’analyse des transformations contemporaines du travail
Les projets scientifiques portent ici sur le travail comme une activité et une institution en ce qu’il concerne le sujet et les unités sociales dans lesquelles il s‘inscrit : groupes et organisations.
Les sociologues cliniciens et psychosociologues du LCSP étudient notamment les liens étroits entre, d’une part, les symptômes somatiques et psychosomatiques (stress, burn out, dépression, suicide…) et, d’autre part, les modes d’organisation, les outils et les pratiques de management. Il s’agit d’étudier des phénomènes sociaux comme le suicide à différents niveaux de l’organisation, en impliquant des acteurs qui ont eu affaire à de telles situations.
Plusieurs projets de recherche visent ainsi à mettre en évidence les savoirs, les procédés, les outils mis en œuvre par les sociologues et psychosociologues cliniciens pour produire de la connaissance sur ce qui s’énonce comme souffrance au travail mais aussi sur les débats ces recherches et dispositifs d’intervention parviennent à soulever. De ces projets de recherche naissent également des dialogues épistémiques, que ce soit l’exploration de la contribution lacanienne à l’étude clinique et critique du travail, ou encore de la mise en dialogue avec l’approche sociologique de la subjectivité au travail, la clinique du travail, la psychodynamique du travail, la psychopathologie du travail et la "nouvelle" sociologie du travail.
L’analyse de l’évolution des significations imaginaires contemporaines
Les projets scientifiques portent ici sur les changements dans les formations sociales contemporaines considérés comme mutatifs parce qu’ils touchent tous les niveaux (normes valeurs, représentations, relations) et les conséquences de ces transformations sur les modes de socialisation et de subjectivation.
Il s’agit de saisir les significations imaginaires dans leur effectivité figurée et présentifiée dans et par l’expérience des acteurs, avec une attention portée à leur contenu et à leur fonction d’étayage des identités individuelles et collectives et dans leur rapport aux caractéristiques de la société contemporaine. Il s’agit notamment d’interroger l’évolution des sociétés hypermodernes dans leur rapport à l’espace et au temps, ou encore d’appréhender la crise du lien social et la fragilisation des identités professionnelles (dans les champs de la santé, de l’éducation, de la formation).
Différents enjeux épistémologiques se posent, tels que renouveler l’analyse sociologique des changements, conversions et crises identitaires, ou explorer l’évolution de la question du sens et de celle de la croyance dans la société contemporaine. Au niveau méthodologique, l’approche biographique appréhende l’évolution des modalités du sens dans une société hypermoderne. Conçue comme une clinique narrative, cette méthode de recherche et d’intervention, qui concerne l’ensemble de l’axe, doit être reconnue dans sa singularité autant que sa transversalité avec des courants et approches adjacentes en sciences humaines.
Cet axe, comme celui consacré à la « Psychosociologie et la sociologie de l’intervention », est sensible à l’élaboration d’une épistémologie de la clinique en sciences humaines, portant sur la clinique comme mode spécifique de production de connaissances en sociologie et psychosociologie, dans un dialogue épistémique avec les autres disciplines.