Pauline VERMEREN est docteure en philosophie politique et chercheure affiliée au Laboratoire de changement social et politique (LCSP) de l’université Paris 7 - Diderot. Elle a bénéficié d’un contrat doctoral dans le cadre du projet européen en sciences sociales « Tolerace ». Elle est également titulaire d’un master en philosophie (Paris 1-Sorbonne) et d’un master en sociologie et anthropologie (Paris 7-URMIS).
Sa recherche doctorale s’est interrogée sur la construction des sujets et des identités (individuelles et collectives) dans un contexte colonial et postcolonial français, au XXème siècle, dans lequel la race et la couleur de la peau sont des marqueurs structurants de la conscience de soi, de l’altérité et des rapports sociaux.
La notion d’utopie permettrait de repenser la race à partir des deux perspectives suivantes. D’un côté, celle liée à un contexte colonial dans lequel la race a été tragiquement définie comme projet politique des sociétés du XIXème siècle. De l’autre, celle qui considère la complexité de la race : il n’existe pas de race biologique mais bien des effets de la race dans l’espace social et politique. Le projet utopique d’une philosophie critique de la race en France pourrait partir d’une réflexion sur les conséquences des rapports de domination fondés sur les principes raciaux de l’époque moderne et leur interprétation actuelle. Il s’agirait de questionner la reconfiguration de l’espace politique et social, par des altérités nouvelles et critiques, hors de toute représentation raciale, exotique et coloniale. Cette approche permettrait de faire émerger des acteurs individuels et collectifs ou encore des sujets politiques nouveaux qui affirment leur subjectivité à partir d’une approche postcoloniale, conflictuelle, frontalière, hybride et transversale de la question de la race.